Discipline olympique

L'haltérophilie est un exercice qui demande force, souplesse et dynamisme. C'est un sport individuel à catégorie de poids de corps (7 féminines et 8 masculines). Les haltérophiles disposent de trois tentatives pour chaque mouvement. A chaque tentative, ils peuvent augmenter la charge de leur barre à leur convenance et en fonction de la tactique adoptée. Le total olympique comptabilise alors le meilleur essai de chaque mouvement.

Ce sport se décompose en deux mouvements qui sont respectivement :

1er mouvement : L'ARRACHE

l-arrache.jpg

Prise de mains large, l'athlète doit amener directement la barre du sol jusqu'au dessus de la tête.

Le mouvement est terminé lorsque l'athlète est debout, avec la barre à bout de bras. Le signal des arbitres doit être donné aussitôt que l'athlète est immobile de toutes les parties de son corps.

L'arraché est un exercice "explosif".
 
 

2ème mouvement : L'EPAULE - JETE

Première partie : l'épaulé

l-epaule.jpg
L'épaulé consiste à soulever la barre du sol et à l'amener aux épaules
 

Deuxième partie : le jeté

le-jete.jpg

Durant le jeté, l'athlète doit propulser la barre au-dessus de sa tête.

Le poids soulevé doit être immobile, bras et jambes tendus pieds alignés, jusqu'au signal des arbitres de replacer l'haltère sur le plateau.

L'épaulé jeté est un exercice de "puissance" réalisé en deux temps.

 


 

Pour dépasser quelques préjugés concernant l'haltérophilie

" L'haltérophilie entrave la croissance... "

Le port de charges trop lourdes par des adolescents au travail a pu dans le passé poser des problèmes de croissance. Toutefois, il s'agissait d'un travail manuel durant toute la journée pendant plusieurs années, lors de la période de croissance pubertaire.

Ces pratiques sont aujourd'hui interdites.

Une fréquence de trois entraînements d'haltérophilie de deux heures par semaine ne peut en aucun cas entraîner de raccourcissement musculaire susceptible de freiner ou bloquer la croissance.

Ce d'autant moins que l'étirement musculaire complet qui caractérise les phases passives des mouvements haltérophiles (jambes complètement fléchies, épaules en ouverture lors de l'arraché, étirement de la hanche lors des fentes) assure le maintien et l'amélioration de la longueur totale des muscles concernés et concourt au développement d'une souplesse musculaire supérieure à la moyenne.

En effet, la loi régissant le maintien de la longueur du muscle malgré son renforcement par l'exercice veut qu'à une contraction complète succède un étirement complet du muscle sollicité.
 
C'est donc surtout lors du travail manuel de force prolongé que le muscle contracté complètement peut être insuffisamment étiré. De plus, ce genre de circonstances n'existe plus guère aujourd'hui dans le travail où les machines exécutent le travail de force à la place des hommes.
 
Enfin la taille est déterminée par des facteurs génétiques...
 
 
 " L'haltérophilie est dangereuse pour le dos... "
 
La réalité est strictement inverse, l'haltérophilie protège le dos de deux façons :
  • Par l'apprentissage d'une technique de lever-porter parfaite faute de quoi aucune pratique durable n'est possible. L'haltérophilie est un des sports qui occasionne le moins d'accidents et pratiquement jamais au dos. La technique acquise est transférée aux activités manuelles de travail et de loisir et constitue une prévention des accidents domestiques;
  • Par le renforcement des muscles du dos grâce à l'entraînement. La santé du dos dépend de la puissance des muscles qui le maintiennent. L'haltérophilie développe considérablement cette force et consolide le dos de façon durable. Il n'est pas rare d'observer une amélioration de problèmes dorsaux douloureux dus à la croissance et à une faiblesse musculaire relative après seulement quelques séances de pratique.

Les accidents spectaculaires et rares du coude ou de l'épaule vus à la télévision sont le résultat d'une erreur de l'athlète qui ne peut se résigner à laisser chuter la barre en raison des enjeux considérables qui s'attachent à la haute compétition. De plus, à ce niveau les charges mobilisées sont considérables, les limites humaines étant proches. Ceci est valable pour tous les sports pratiqués à haut niveau mais ne concerne pas une pratique sportive de niveau moyen.

De façon générale, les contraintes de charge sur le squelette et les articulations renforcent les os et favorisent la croissance en épaisseur des cartilages.

L'haltérophilie, sport où les mouvements sont symétriques, favorise un maintien correct du dos en particulier au niveau des omoplates, alors que les pratiques de bureau et d'ordinateur ont tendances à favoriser une attitude voûtée.

Ce sport sollicite en outre la quasi-totalité des muscles du corps, bras, tronc et jambes, favorisant ainsi le modelé d'un physique harmonieux et équilibré.

 

 " L'haltérophilie n'est pas un sport pour les filles... "

Ici encore la réalité est à l'opposé des représentations

La région lombaire est dotée d'une plus grande souplesse chez la femme et représente pour cette raison une zone particulièrement fragile sollicitée par les grossesses, les habitudes posturales féminines et par le port régulier de talons. L'haltérophilie concourt à atténuer ce point faible naturel en renforçant le maintien de cette région du dos. Elle limite aussi les risques de sciatiques.

La souplesse naturelle de l'épaule et de la cheville de la femme représentent une facilité pour réaliser l'arraché et pour assurer l'équilibre assis sur les talons. Les filles ont donc des facilités naturelles pour pratiquer ce sport.

De façon générale ce sport tend à améliorer la tonicité de l'ensemble du corps en favorisant le maintien d'une ligne durable obtenue par des muscles solides.

La qualité musculaire principalement sollicitée étant la puissance (force X vitesse), ce sport n'entraîne pas de prise de volume musculaire excessif, surtout pour un entraînement de niveau moyen.

 

En conclusion

L'haltérophilie est un sport de base qui :

  • Développe la force et la vitesse musculaire;
  • Assure des placements du dos sécuritaires pour lever des charges;
  • Développe harmonieusement le corps;
  • Développe le sens de l'équilibre et le cran;
  • Assure la souplesse de l'épaule, des chevilles et de la hanche;
  • Est d'une pratique peu dangereuse;
  • Convient aussi bien aux filles qu'aux garçons;
  • Est facile à apprendre;
  • Concourt à la prévention de risques dans le travail et le loisir;
  • A un effet durable au cours de la vie.

 

Source : Philippe Belleudy, enseignant EPS.

 

 

HALTEROPHILIE ET DOS : LA FIN D'UNE GUERRE...

La pratique régulière non intensive de l’haltérophilie est bénéfique pour la souplesse, le contrôle musculaire et la correction des déformations dans le plan sagittal de tout le dos. Elle est particulièrement intéressante chez l’adolescent raide, bréviligne, hypotonique en pleine croissance car elle fait appel aussi à la vitesse lors du passage sous la barre.

L’intérêt de ce sport en pratique loisir est plus dans l’exécution du mouvement que dans l’importance de la charge et ne présente donc aucun risque sur les cartilages de croissance. De plus, l’haltérophilie permet un renforcement important des membres inférieurs, partie du corps souvent faible chez les lombalgiques, qui jouent un rôle majeur pour soulager le travail du dos.

L’haltérophilie, sport olympique, s’exécute sur 2 mouvements :

  • l’arraché (en 1 temps la barre est amenée au-dessus de la tête) et
  • l’épaulé-jeté (en 2 temps avec passage de la barre sur les épaules).

Le travail musculaire consiste à enchaîner une contraction dynamique des jambes puis du dos puis des bras. C’est une succession de sauts qui permet de monter la barre progressivement par étapes jusqu’à l’avoir au dessus de la tête, bras tendus, debout.

C’est un sport à catégories de poids de corps :

  • 7 catégories de - 48 kg à + 75 kg chez les femmes et
  • 8 catégories de - 56 kg à + 105 kg chez les hommes

N’importe qui peut donc pratiquer l’haltérophilie quel que soit son poids ou sa taille ou même son âge comme on le verra plus loin.

L’haltérophilie se base surtout sur le travail des jambes avec un dos fixé et des bras relâchés en début de mouvement. La position de départ de l’arraché (voir ci-dessus) est tout à fait celle conseillée pour le port de charges lourdes dans les formations d’ergonomie pour les entreprises ou dans les hôpitaux à savoir rapprocher le plus possible la charge à porter, « creuser » les lombaires, pousser avec les jambes, etc. et ne présente donc aucun risque pour le dos.

Les pressions sont également réparties sur toute la surface du disque intervertébral à chaque étage et ce n’est donc certainement pas un sport à exclure quand on a mal au dos ou que l’on se tient voûté comme ça a été répété pendant des années, et même encore maintenant, sur divers posters, brochures et articles de conseils sur le sport et la santé où leurs auteurs parlent de choses qu’ils ne connaissent pas et se fient uniquement à ce que les médias leur montrent des compétitions internationales dans les grosses catégories, faisant beaucoup de tort à la pratique loisir en club.

Seuls les athlètes de haut niveau pratiquant 2 fois par jour l’haltérophilie, 6 jours sur 7 avec des charges importantes présentent des problèmes de dos mais c’est malheureusement aussi le cas dans beaucoup de sports et l’haltérophilie n’est pas plus dangereuse que d’autres sports si elle est enseignée par des formateurs compétents.

La position intermédiaire du mouvement d’arraché est, elle, particulièrement idéale pour la diminution de la lordose lombaire combinée simultanément à la diminution de la cyphose dorsale (voir ci-dessous). Le maintien actif de la tête et du regard horizontal en rentrant le menton au cours du mouvement participe aussi à la dé-lordose cervicale. Maintenir cette position nécessite un gainage qui est particulièrement utile pour retonifier tous les muscles du rachis.

Tout une série d’exercices d’apprentissage est proposée dans les clubs d’haltérophilie affiliés par les formateurs diplômés fédéraux de la FFHM (Fédération Française d’Haltérophilie et Musculation) pour arriver à cette position car elle demande de la souplesse, notamment au niveau des chevilles en flexion, des dorsales en dé-cyphose et des épaules en élévation maximum (étirement des grands pectoraux ), zones souvent mises en causes dans les déformations du rachis au cours de la croissance.

L’apprentissage commence tout d’abord avec une simple barre en bois et une cale sous les talons par un travail du haut du corps à partir du bassin pour évoluer progressivement vers le mouvement complet avec une barre de 20 kg pour les hommes et 15 kg pour les femmes. Pour les plus jeunes (à partir de 8 ans), l’apprentissage de la technique seule est enseignée avec un simple manche en bois aussi puis avec des « baby-barres » de 12 kg jusqu’à ce que leur organisme soit assez résistant pour soutenir des charges plus importantes s’ils le désirent. Pour les plus âgés, jusqu’à 70 ans parfois, l’haltérophilie se pratique aussi puisqu’il existe même des championnats vétérans.

C’est un geste pur, noble, athlétique par définition, concernant autant les hommes que les femmes, procurant un grand plaisir de réalisation, accessible à tous après, bien entendu, obtention d’une attestation médicale de non contre-indication à la pratique du sport.

Contrairement aux apparences, c’est un sport très technique qui fait appel à une grande intelligence corporelle et à un effort de coordination important. Ce sport fait travailler toutes les articulations, renforce quasiment tous les muscles (un peu moins les pectoraux qui travaillent en isométrique), impose autant des mouvements lents (en début de mouvement jusqu’à ce que la barre arrive juste au-dessus des genoux) que rapides (pour passer sous la barre une fois celle-ci tractée au plus haut), nécessite une coordination parfaite et une somatognosie développée.

Ce sport est donc tout à fait adapté et même conseillé non seulement pour corriger une colonne vertébrale raide en pleine croissance mais aussi dans le cadre d’un apprentissage du port de charges lourdes chez les personnes lombalgiques.

 

Article publié dans la revue fédérale de la Fédération Française d'Haltérophilie en 2007